Le nudge : définition
Le terme anglais “Nudge” peut se traduire par “coup de coude” ou plus spécifiquement “coup de pouce”. C’est-à-dire, une petite indication qu’on donne à quelqu’un pour l’inciter à faire ou ne pas faire quelque chose.
De plus en plus populaire, le nudge est une méthode de psychologie comportementale qui cherche à influencer le comportement des individus en les incitant à prendre des décisions. Ainsi le nudge est conçu pour encourager les personnes à adopter des comportements et des choix bénéfiques pour eux-mêmes et pour la société.
Les techniques de nudge ont la particularité de ne pas forcer ou à contraindre les personnes mais utilisent plutôt des biais cognitifs pour modifier certains comportements. Un biais cognitif peut être défini comme un mécanisme de pensée trompeur ou faux qui va nuire à la prise de décision d’un individu.
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L’histoire du nudge
En 2008, Richard Thaler et Cass Sunstein définissent le nudge dans leur livre “Nudge : Améliorer les décisions concernant la santé, la richesse et le bonheur.” Dans leur livre, ils décrivent le nudge comme une "approche douce pour influencer les choix des personnes, en leur donnant des informations supplémentaires sur leurs options et en les encourageant à prendre des décisions plus saines".
Depuis la publication du livre, et surtout à partir de 2017 lorsque R.Thaler est lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, le concept de nudge a connu une croissance considérable.
Il est utilisé par des entreprises et des gouvernements dans le monde entier pour influencer les décisions des consommateurs et des citoyens. Par exemple en 2010, David Cameron, alors 1er ministre britannique, créa une “Nudge Unit” avec comme mission d’appliquer les sciences du comportement aux politiques publiques. D’autres gouvernements de différents pays ont ensuite appliqué cette même approche.
Le nudge est aussi devenu un concept très populaire dans le monde de la psychologie et de la recherche sociale. Les chercheurs l'utilisent pour comprendre comment les informations et les environnements peuvent influencer les comportements humains.
Enfin, le nudge a également été adopté par le secteur privé, où il est utilisé pour encourager les clients à acheter des produits ou à se conformer à des politiques commerciales.
Quelques exemples de nudge
On retrouve des exemples de nudge partout autour de nous, que ce soit dans la rue, dans les commerces, sur internet, à la télévision et même sur notre téléphone portable. Par exemple :
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Le Nutri-score mis en place en 2017 en France vise à inciter les consommateurs à choisir des produits meilleurs pour la santé, luttant ainsi contre l’obésité et les maladies liées à une mauvaise alimentation, grâce à des logos clairement identifiables sur le packaging des produits.
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Pour la sécurité routière, les radars pédagogiques qui affichent la vitesse des conducteurs sans pour autant les sanctionner lorsqu’elle n’est pas respectée, ont pour objectif de faire ralentir les personnes en les informant qu’ils ont une vitesse excessive et dangereuse.
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Certains téléphones portables envoient une notification aux utilisateurs lorsqu’ils ont écouté de la musique avec un volume trop fort, les incitants à réduire le volume afin de préserver leurs tympans. Dans le même esprit, certains téléphones envoient une notification lorsque l’utilisateur n’a pas assez marché.
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Avec l’épidémie de COVID19, les autorités ont également mis en place des techniques de nudge pour encourager les populations à prendre des mesures de santé, ou mesures barrières (comme le lavage des mains) grâce à des spots TV et des campagnes d’information.
Le nudge dans la formation ?
Le principe de nudge peut être exploité dans le domaine de la formation afin de favoriser l’apprentissage des connaissances. Il existe, en fonction des sujets, de vastes possibilités pour intégrer des techniques de nudge.
Puisque le nudge doit être doux et sans obligation pour provoquer un changement ou un apprentissage chez les personnes, il doit être intégré à de l’apprentissage concret (travaux de groupe par exemple) ou ludique voire des jeux.
Le micro-learning, qui fait suite à une formation, peut être qualifié de nudge à condition qu’il réponde à certains critères :
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Le micro-learning ne doit pas être une obligation pour les apprenants et il ne doit pas y avoir de conscéquences si ils échouent aux questions mais aussi si ils n’y participent tout simplement pas,
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Les phases de micro-learning doivent être très courtes pour que les apprenants n’y voit pas de contrainte et que l’effort ne soit pas trop grand : 1 ou 2 questions chaque jour avec des modalités de réponses simples en privilégiant les questions de types QCM et en évitant les questions ouvertes.
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Le micro-learning doit être disponible facilement pour les apprenants : c’est-à-dire qu’ils doivent pouvoir accéder à l’outil pour compléter chaque phase d’apprentissage sans difficulté, directement depuis leur téléphone portable et grâce à des notifications push (que ce soit des notifications directement sur le téléphone portable ou bien par email).
Le concept de nudge offre un vaste champ des possibles à exploiter en fonction du contexte, des situations et du public cible. Il s'agit là donc d’encore un outil permettant d’enrichir et d’augmenter les formations !
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