Un peu de contexte
Une loi a changé la donne de la formation professionnelle. Depuis janvier 2015, chaque salarié dispose d'un Compte Personnel de Formation (CPF) qui le suivra tout au long de sa carrière.
C'est la fin du Droit Individuel à la Formation (DIF). La gestion des comptes n'est plus assurée par l’entreprise mais par la Caisse des Dépôts et Consignations. L’employeur n’a plus de droit de regard sur le compte formation du salarié.
Toutefois, l'employeur a la responsabilité de former le salarié et d’envisager ses possibilités d’évolution professionnelle et les formations qui peuvent y contribuer. Il y a une réelle volonté de rendre le salarié acteur de son évolution.
L'évaluation dans ce cadre devient un outil plus précieux encore. Elle peut intervenir à différents stades du processus pour améliorer les formations :
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Évaluation diagnostique en début pour définir le besoin,
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Évaluation formative qui accompagne l'apprentissage,
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Évaluation sommative à la fin, qui permet de délivrer une certification.
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En amont de la formation : test diagnostic
En amont d'une formation, l'évaluation permet de mesurer les acquis au préalable et de choisir ou même de construire une formation qui soit ciblée sur les véritables besoins. L'évaluation porte sur des objectifs définis à partir d'une situation réelle.
Il est fréquent qu'un salarié termine une formation avec le sentiment qu'elle n'a pas répondu à ses attentes, qu'elle s'éternisait sur des notions qu'il maîtrisait déjà et n'approfondit pas suffisamment certains points où il se sentait plus fragile.
De même un questionnaire général sur les notions que l'on se propose d'aborder pendant une formation permet de préparer les participants qui deviennent ainsi plus réceptifs. Le cadre est posé, le participant sait ce qui l'attend, il est tout de suite attentif à la formation. C'est évidemment au bénéfice du participant comme du formateur et de l'employeur.
Le test diagnostic effectué en amont permet d’améliorer les formations en les rendant plus efficaces.
Pendant la formation : dynamique et remédiation
L'évaluation pendant la formation permet de mesurer la progression de l'assimilation. Elle permet d'adapter le parcours de formation aux profils des participants et de mettre en place un étape de remédiation face aux problèmes rencontrés.
Une évaluation courte mais fréquente rythme le cours et permet de s'assurer que l'attention des participants est maintenue, elle force chacun à alterner un état d'écoute et un état d'action.
C'est la démarche retenue aujourd'hui par une majorité des MOOCs: si possible pas plus de 15 minutes de cours sans coupure, et la meilleure des coupures est une courte évaluation, qui peut se réduire à 3 ou 4 questions.
Dans cette logique, certains formateurs s’adressent à l’un des participants et lui posent une question oralement. Mais un outil permettant de poser quelques questions à tous les participants rend la technique bien plus efficace.
En aval de la formation : mesure de progrès et de qualité
Après une formation, un questionnaire d'évaluation permet en premier lieu de mesurer les connaissances acquises, mais il donne aussi la mesure des apports de la formation, de son utilité, voire aussi des talents du formateur.
On dit parfois "Il n'y a pas de mauvais élève, il n'y a que de mauvais professeurs". C'est excessif, bien sûr, mais il est clair que le professeur est évalué lui-même par l'évaluation de ses élèves.
Les tests en aval mesurent le chemin parcouru, par chacun et par le groupe, et sont utiles, nécessaires même, à l'entreprise comme au formateur et permettent d’améliorer les formations. Le micro-learning offre également de nombreuses possibilités pour augmenter chaque formation en permettant d'ancrer durablement les acquis.
Participation à l'élaboration des tests
On peut également dynamiser la formation en demandant aux personnes formées (étudiants, salariés), de participer activement à la rédaction de questions et de leurs réponses.
Les bénéfices pour le participant sont les suivants :
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Comprendre chaque notion sur laquelle on souhaite formuler une question,
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Concevoir une question et sa réponse correcte, et imaginer d'autres réponses plausibles, oblige à un niveau certain de maîtrise du sujet et constitue un exercice didactique en soi,
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L'élaboration du test constitue déjà un premier exercice pour les étudiants. C'est une mise en pratique immédiate de leur apprentissage,
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Les participants en tirent une certaine valorisation et le résultat de leur apprentissage est tout de suite appliqué donc consolidé.
Les bénéfices pour l'enseignant sont les suivants :
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Le travail du professeur, ou de l'expert, est allégé, il peut se concentrer sur la validation des questions proposées, il appréhende les confusions, reformule la notion, améliore son enseignement,
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C'est un moyen de prendre en compte l'hétérogénéité des participants et de répondre à leurs attentes.
Pour certifier, être expert est une condition nécessaire mais elle n'est pas suffisante pour bien enseigner. En étudiant les questions proposées, la connaissance de l'expert peut être renforcée par une expertise relative au processus d'apprentissage.
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L'ensemble des questions ainsi élaborées peut constituer un nouveau test pour les étudiants,
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Si la session de formation est répétée plus tard avec d'autres stagiaires, ce type d'exercices contribue à un enrichissement de la base de questions.
Les bénéfices pour l'entreprise sont les suivants :
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En rédigeant une question qui sera partagée avec ses pairs, le participant prend l'habitude d'exposer et de communiquer son travail,
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Cela renforce l'esprit d'entraide et de collaboration,
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Cela approfondit les relations professionnelles et améliore la synergie entre les équipes.
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